Suivi de l'activité de pêche récréative en France

Contexte de l'étude

Cette étude a été commanditée par FranceAgriMer en collaboration avec diverses institutions publiques et privées. Elle vise à alimenter un processus d'estimation des prélèvements d'espèces soumises à un plan de gestion. Les données collectées sont également destinées à être rapportées à la commission européenne dans le cadre du Data Collection Framework. Avant cette initiative, plusieurs études ont été menées pour estimer le volume des prises en mer et l'impact économique de l'activité de pêche récréative.

Précédentes études

Parmi les études antérieures, deux sont particulièrement notables :

• Étude de 2006-2008 : Une enquête téléphonique et une analyse statistique des réponses ont conclu que l'activité de 2,45 millions de pêcheurs récréatifs en mer en France métropolitaine correspondait à un prélèvement de 24 500 tonnes de poisson par an, avec le bar représentant 19% de ce volume. L'impact économique annuel de cette activité était estimé à 743 millions d'euros.


• Étude de 2011-2013 : Cette étude a révélé que 1,3 million de pêcheurs récréatifs en mer en France métropolitaine capturaient environ 20 400 tonnes de poisson par an, dont 3 990 tonnes de bar. L'impact économique de cette activité était alors évalué à 530 millions d'euros.


• Chiffres 2023 : Mis à jour, l'étude conclut que 3,8 millions de personnes sont pêcheurs récréatifs en France

Méthodologie de l'étude actuelle

La méthodologie adoptée pour l'étude actuelle repose sur un panel de pêcheurs récréatifs qualifiés qui déclarent leurs prises via une application mobile en ligne. Cette approche multicanal inclut l'utilisation des réseaux sociaux, du téléphone, des applications mobiles, et la collaboration avec diverses fédérations et marques. Cette démarche vise à instaurer une relation de confiance avec les pêcheurs tout en garantissant la protection des informations confidentielles et la fiabilité des données collectées.

Résultats principaux

Depuis le début de l'étude, plus de 1 200 pêcheurs en mer se sont inscrits pour participer. En renseignant des carnets de pêche électroniques, ils fournissent des données essentielles telles que la fréquence des sorties, le volume des prises, et le taux de conservation. Ces informations sont cruciales pour informer et sensibiliser les passionnés de la mer sur la préservation des milieux marins et des ressources halieutiques.

Répartition géographique

Étonnamment, les pêcheurs en mer sont majoritairement basés en Île-de-France (15%), suivis par ceux de la région PACA (13%). Les façades maritimes les plus fréquentées par les pêcheurs sont la façade Nord Atlantique (25%) et la région PACA (21%).

Période de pêche et espèces capturées

La pêche récréative est principalement pratiquée au printemps et en été, de mai à août. Seulement 15% des pêcheurs sortent entre novembre et février. Les espèces les plus recherchées sont le bar, le maquereau, la dorade grise, la dorade royale et le lieu jaune. En 2021, le bar était l'espèce la plus représentée dans les captures, avec 4 584 prises enregistrées, permettant d'estimer une capture de 2 371 tonnes, et 4 994 tonnes de bars relâchés.

Dépenses et impact économique

Pour pratiquer la pêche récréative, les pêcheurs dépensent en moyenne 600 euros par an. Cette somme est nettement supérieure à celle dépensée par les Français pour pratiquer leur sport favori en général, qui est de 301 euros. Le poids économique direct de la pêche récréative en mer en 2020 est ainsi estimé à près de 1,96 milliard d’euros. Compte tenu de la forte saisonnalité de l’activité et des nombreux trajets effectués, il serait pertinent d'étudier l’impact indirect et induit de cette activité, notamment en matière de dépenses et d’emplois supportés.

Suivi et implications futures

En 2021, le panel de pêcheurs a été très actif, enregistrant au total 11 777 prises au cours de 3 296 sessions de pêche. Les cinq principales espèces ou groupes d’espèces capturées sur la façade Atlantique sont le maquereau, le bar, la dorade grise, le lieu jaune, et les vieilles, girelles et serans. Sur la façade Méditerranée, les quatre principales espèces sont la dorade royale, le bar, la dorade rose, et le sar.

Limites de l'étude

Cette étude, a cependant certaines limites.
Celle-ci mériterait d'avoir un ancrage terrain plus approfondi.

En effet, certains chiffres semblent décorrelés de la réalité (en Méditerranée, par exemple certaines espèces, qui semblent pourtant largement pêchées par les pêcheurs de loisirs sont présentés dans l'étude avec des statistiques (anormalement ?) basses.
La répartition homme / femme laisse également perplexe : l'étude indique que plus de 4 pêcheurs sur 10 sont des femmes.

Un travail en étroite collaboration avec les acteurs locaux, comme les aires marine protégées, quotidiennement en contact avec les pêcheurs, permettraient certainement de remonter d'autres informations complémentaires.